Décroissance et démocratie – il n’y a pas d’alternative
Les fondamentaux d’une écologie politique en rupture avec le productivisme.
Le modèle productiviste pousse toujours plus fort sur ses limites externes et internes, provoquant une crise écologique et sociale profonde. L’heure est venue de prendre un autre chemin, pour réorienter le système économique vers l’équilibre écologique et social, vers la société de la post-croissance, post-productiviste, inclusive et égalitaire.
Ce chemin est celui de la décroissance.
Une charge écologique exorbitante
Les prélèvements des ressources naturelles et le déversement des déchets dans la biosphère, imposés par la production et la consommation, nous ont amenés au point de rupture. Il est urgent de revenir à l’équilibre qui permet de se projeter dans un futur serein pour l’humanité entière. La question ne se limite pas aux émissions de GES ; il s’agit de la totalité des ressources qui soutiennent la vie humaine sur la planète : l’eau, les sols, la biomasse, les océans… c’est l’intégralité de la biosphère, l’intégrité et les équilibres des systèmes terre qui sont compromises. A l’heure où plusieurs limites planétaires sont franchies, l’urgence est absolue.
Une charge sociale de plus en plus lourde
Le modèle productiviste détruit aussi l’humain et la société elle-même. Sa logique interne de survie, la recherche effrénée des réserves de croissance économique, fait pénétrer le tout-marché dans des sphères de plus en plus élargies de la société. Elle fragilise et détruit des biens communs et services publics acquis de haute lutte. Elle produit des ruptures dans les tissus sociaux, et s’associe de plus en plus à des politiques autoritaires, l’érosion des droits fondamentaux, la mise au pas de la société dans un seul objectif : soutenir le modèle économique que nous savons désormais insoutenable, écologiquement, socialement et démocratiquement.
La nécessaire rupture avec le modèle productiviste
Il faut rompre avec un modèle économique et politique qui prône la croissance économique prise comme un préalable à la solution de tout autre problème. Il faut aussi couper définitivement les ponts avec sa dernière réincarnation en date : la croissance « verte » dont, dans son dernier rapport, le GIEC a démontré l’inexistence. La recherche économique le démontre aussi, avec robustesse, que le découplage, absolu ou relatif, entre croissance économique et destruction écologique est une illusion.
Le choix de décroissance
La décroissance s’impose, dans ce qu’elle implique en termes de changement politique et sociétal, comme la seule force motrice capable de mener à une transformation de l’ampleur nécessaire pour atteindre un équilibre écologique et social. Si dans le passé on a attaché un coût politique à cette orientation – largement présumé et hypothétique – à ce terme, réputé chasser l’électorat, la situation actuelle impose de l’assumer pleinement. Sans l’assumer dans son intégralité, il est difficile de se présenter comme première force de l’écologie politique en France, partenaire de premier plan des mouvements écologistes au niveau local, national, européen et international. C’est une question de cohérence, de crédibilité, d’honnêteté intellectuelle.
La mise en démocratie de l’économie
Les néolibéraux nous ont dit qu’il n’y a pas d’alternative aux réformes pro-entreprise, pro-marché, à l’austérité, à la réduction des services publics, pour retrouver de la croissance économique. Aujourd’hui nous pouvons affirmer, preuves scientifiques à l’appui, que la décroissance est nécessaire pour la survie de l’humanité, qu’il n’y a pas d’alternative. Or, contrairement à la dérive autoritaire des promoteurs néolibéraux, nous allons tracer ce chemin en démocratie. La transition écologique se construira dès l’intérieur du respect des droits fondamentaux, dans une démocratie approfondie par de nouvelles formes de représentation et de concertation, dans la stricte égalité politique qui est son esprit et sa condition fondamentale.
Les orientations programmatiques
Nous portons la décroissance, le retour de la production et la consommation à un équilibre écologiquement et socialement soutenable, négociée entre les corps sociaux, comme boussole de toute politique économique.
Nous prônons une décroissance équitable qui ne sacrifie ni l’inclusion, ni le progrès social. Les inégalités dépendent des politiques de distribution et de redistribution des revenus et du patrimoine, pas de la croissance économique.
Nous affirmons le droit de chacune et de chacun à vivre pleinement en société, avec l’accès universel aux services publics, au logement, aux premières nécessités, à un revenu de base inconditionnel, à l’éducation et la culture.
Nous refusons la déconstruction des services publics au profit de l’entreprise privée. Le tout-marché doit céder la place au redéveloppement des communs et des biens publics.
Nous nous attachons à la démocratie comme méthode fondamentale et indispensable de la construction du chemin vers la société de post-croissance.
Pour signer : https://framaforms.org/motion-thematique-decroissance-et-democratie-1665938659