Pour une biodiversité de la culture

Pour une biodiversité de la culture


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Rendre l’écologie désirable passe par de nouveaux imaginaires. En ce sens, la culture joue un rôle clé dans la transition écologique que nous avons entreprise. Bon nombre d’acteurs culturels ne nous ont pas attendus en se mêlant de ce qui les regarde : capter les changements sociétaux, représenter l’état du Monde et imaginer les possibles pour le réenchanter.

Le temps est venu pour EELV de se mêler vraiment de la culture, de se mêler à la culture, en défendant une vision transversale et en intégrant une dimension symbolique à toutes ses politiques.

Pour que vive et s’épanouisse une diversité culturelle, nous devons réaffirmer la liberté de création, garantir une véritable diversité des expressions et permettre à chaque citoyen·ne de participer pleinement à la vie culturelle. Nous devons aussi agir en profondeur pour que nos pratiques culturelles soient socialement équitables et écologiquement soutenables.

Le secteur culturel, qui recouvre un vaste champ d’activités, est aujourd’hui sous tension :

  • Tissu socio-économique d’acteurs variés, il est composé d’entreprises de tailles diverses, d’associations, de lieux intermédiaires, de lieux institutionnels d'État ou de collectivités.

  • Dans l’édition, les médias, de véritables conglomérats détiennent des positions dominantes qui fragilisent la diversité culturelle et nos piliers démocratiques.

  • Les petites structures sont inégalement soutenues par les politiques culturelles, voire même précarisées par une politique court-termiste d’appels à projets.

  • Son cadre juridique doit évoluer pour permettre aux équipes artistiques de mieux vivre de leur travail.

  • Il est confronté aux transformations récentes des usages. Le numérique, la production de déchets, l’organisation de tournées… de nombreux acteurs engagés s’interrogent pour trouver le juste équilibre qui permette à la culture de circuler librement tout en respectant le vivant.

  • Amplifié par le phénomène de plateformisation, le système actuel va jusqu’à la surproduction.

  • Les pratiques artistiques en amateurs s’essoufflent et l’éducation populaire semble avoir perdu son caractère émancipateur.


Propositions

Approche collaborative et décentralisée

Donner un nouveau souffle à l’éducation populaire, en faire un laboratoire permanent d’invention et de méthodes actives au champ d’intervention étendu : appui aux politiques urbaines, lutte contre les inégalités et toute forme de discrimination.

Travailler en co-construction avec les collectivités pour permettre aux projets locaux d’éclore. Aux côtés des lieux labellisés, mieux soutenir les acteurs indépendants : compagnies, artistes-auteurs, lieux intermédiaires, festivals, etc.

Car la culture est en perpétuelle évolution, explorer et soutenir des pratiques culturelles émergentes et hybrides, basées sur les mutations culturelles de notre société et la diffusion de nouveaux outils.

Préserver la culture du tout marchand pour assurer une diversité des propositions. L’exception culturelle, dans le domaine audiovisuel, doit être réaffirmée par des mécanismes d’épargne sur recettes appliqués aux nouveaux acteurs.

Accompagner les projets dans la durée, de manière systémique, en sortant de la logique d’appel à projets. Soutenir l’expérimentation mêlant plusieurs champs : art et écologie, art et science, art et économie solidaire…

Envisager des mesures anti-concentration.

Continuer à rendre “poreux” les murs des institutions culturelles pour faire circuler et se mélanger les esprits créatifs.

Encourager la médiation sous toutes ses formes, notamment par le renforcement des politiques de soutien à l’éducation artistique.

Emploi et équité

Mettre en place l'éga-conditionnalité des aides et établir une parité effective pour les structures subventionnées, pour une égalité réelle femme/hommes.

Mettre en place un salary cap pour toutes les nominations faites par le Ministère et réduire les disparités salariales dans le secteur culturel subventionné ou pour les entreprises privées bénéficiant de crédits d’impôt avec un rapport de 1 à 8.

Faire évoluer le cadre législatif pour garantir un revenu équitable aux artistes auteur·trices, interprètes, concepteur·rices et développeur·ses en prenant en compte la singularité des pratiques et métiers. Appliquer les recommandations du Rapport Racine.

Expérimenter des alternatives de redistribution sur les plateformes de streaming, des banques d’images ou sites Internet. Envisager un pôle public du streaming.

Transition écologique des pratiques

Réaliser le bilan carbone de chaque filière pour trouver des solutions de réduction aux postes les plus énergivores et à la surproduction.

Favoriser un soutien aux festivals à taille humaine dans tous les territoires et questionner l’organisation de méta événements qui rassemblent des dizaines de milliers de festivaliers.

Élaborer, avec les professionnel·les, des outils d’optimisation du transport et de l’hébergement des équipes, décors, bénévoles, publics, pour permettre des tournées éco-responsables.


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