Une écologie internationaliste


Une écologie internationaliste


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Le monde n'est plus unipolaire et les impérialismes se sont multipliés. L'invasion de l'Ukraine a mis en lumière, si besoin était, l’idéologie au pouvoir à Moscou, belliciste, culturellement agressive, vertébrée par la volonté de reconstruire la Grande Russie. De son côté la Chine, investie d'un nouveau mandat céleste, asservit des pays entiers au moyen de fonds colossaux et de l'usure, tout en fourbissant ses armes.

À côté des grands blocs de ce monde multipolaire structuré par la course à des ressources toujours plus rares, émergent de nouveaux régimes extractivistes, souvent autoritaires, légitimant leur production de CO2 par le droit au développement dont ont déjà bénéficié les puissances du vieux monde, et refusant toute autre alternative.

Nous, qui portons l'écologie politique, savons que face à un mode de relations internationales fondé sur la compétition violente, seule une réponse systémique, qui mobilise l’ensemble des sociétés et qui transcende les intérêts égoïstes et les réactions identitaires, peut endiguer les sources du changement climatique et en gérer les conséquences désormais inéluctables.

Pour installer l’agenda écologique, social et démocratique au cœur des relations internationales, il faut que s'affirme, avec infiniment plus de détermination qu’aujourd’hui, un bloc d’équilibre : l'Europe unie et forte.

L'intégration politique de l'Europe, la cohérence de son action commune, sa capacité à opérer à l’échelle planétaire des choix structurants, la force de se défendre et de faire respecter ses fondements : voilà ce à quoi les écologistes doivent œuvrer pour faire de l'Europe l'agent d'un nouveau multilatéralisme.

Édifier cette Europe doit se conjuguer avec la construction d’une Internationale de l’écologie politique, qui combat solidairement le productivisme et le libre-échange prédateur. Les victoires électorales remportées récemment en Amérique du Sud montrent que le projet écologiste peut désormais être déployé à l'échelle internationale.

En arrière-plan de ces questions géopolitiques, il ne faut pas oublier que le vote d'extrême-droite s'enracine dans un rejet de la mondialisation néolibérale, dont les récits réactionnaires tirent habilement parti. L'exode des entreprises en vue de tirer profit d'une main d’oeuvre peu coûteuse n'a pas seulement ruiné des zones entières de nos pays, elle a imposé des conditions de travail infra-humaines aux travailleurs de pays tiers, en faisant de leurs économies des mono-industries ultra-dépendantes, en annihilant leurs productions vivrières, pour finalement condamner une partie importante de leurs populations à l’émigration. L’extrême-droite n’a alors plus eu qu’à faire résonner les deux dimensions : paupérisation et migrations…

Pour discréditer ce discours, il nous faut démontrer que l’écologie politique est en mesure de procurer à nos concitoyens un revenu digne, un emploi ou une activité proche, un service public attentif, et ainsi de rompre avec la dépendance de nos approvisionnements. La relocalisation de l'activité économique, assortie de bonnes conditions écologiques et sociales, doit se fonder sur la prise en compte des besoins locaux, tout en s'accompagnant d'une politique internationale solidaire et favorable à l’autonomie économique des pays qui ont jusqu’à présent construit leur émergence sur les délocalisations.

L’écologie internationaliste s’appuiera sur des sociétés interculturelles ouvertes à la circulation des personnes, mais aussi sur la capacité des nations à satisfaire leurs propres besoins et à participer d’un développement mondial harmonieux, respectueux des humains et du vivant, à travers des échanges internationaux justes et raisonnablement profitables à toutes les parties.

PROPOSITIONS :

  1. Renforcer l’impact du combat écologiste dans sa dimension mondiale, en menant des campagnes et des actions concertées et transnationales, en s’appuyant sur Global Greens/les Verts mondiaux ou sur d’autres coalitions internationales.

  2. Organiser, dès le début de 2023, des Assises de l’Écologie politique internationaliste, à un niveau européen puis mondial, en vue de refonder les positions du parti sur l’international avec l’aide des commissions thématiques d'EELV et des organisations impliquées.

  3. Mener dès 2023 des campagnes internationales sur des sujets écologiques transnationaux, avec des partenaires de différents pays et régions.

  4. Placer au cœur des élections européennes de 2024 un récit d’affirmation de l’Europe comme puissance écologique, décisive pour la sortie du productivisme et la réalisation des objectifs vitaux de baisse des émissions de CO2 et de protection de la biodiversité.



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